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Le discours du Président
Le discours du Président
Publié le 15/04/2020

Lundi 13 avril 2020, 

Emmanuel Macron,  président de la République,

a parlé à la  télévision,  pour  donner  des  informations  sur  l'organisation

de la  France  face  à  la  pandémie  de  coronavirus.

 

37  millions  de  personnes  ont  regardé.

Ce  discours  était  accessible  aux  personnes  sourdes

grâce  à  une  interpète  en  LSF   (Langue  des  Signes  Française),      

 

et  accessible  aux  personnes  malentendantes  grâce  aux sous-titres.

 

On  peut  relire  ce  discours  >>>>

 

Pour  les  personnes  ayant  des  difficultés  à  comprendre  ou  lire  le  Français,

voici  le  discours  adapté,  plus  facile  à  lire.


 

 

Françaises, Français, 

Mes chers compatriotes.

Nous vivons des jours difficiles. 

Nous avons peur, pour nos parents, pour nous, face à ce virus. 

Nous  sommes  fatigués.

Certains  ont  du  chagrin  car  une  personne  proche  est  morte.

C’est encore plus difficile quand on habite à plusieurs

dans un petit appartement,

quand  on  n'a  pas  d'ordinateur  ou  de  téléphone  pour  se  connecter,

quand  il y a  des disputes  et  des violences  dans la famille,

quand  on est âgé,  seul  et  triste.

 

Et pourtant, grâce à nos efforts, chaque jour nous avons progressé.

Les médecins, infirmiers, aides-soignants, ambulanciers, secouristes,

les militaires, les pompiers, les pharmaciens

ont donné  toute leur énergie pour sauver des vies et soigner.

Les  hôpitaux français ont réussi à soigner tous  les  malades.

 

Les  agriculteurs,  enseignants, chauffeurs  routiers,  livreurs,

électriciens, manutentionnaires, caissiers et caissières,  éboueurs,

les  personnels de sécurité et de nettoyage, les fonctionnaires,

les journalistes, les travailleurs sociaux, les maires et élus locaux ...

et j'en oublie,

et tant de Français qui se sont engagés.

Tous ont permis à la vie de continuer. 

 

Et chacun d'entre vous,  qui  respectez  les règles de confinement,

grâce aux policiers et aux gendarmes,

vous avez fait que l'épidémie commence à ralentir. 

 

Les résultats sont là.

Plusieurs régions sont épargnées.

Depuis quelques jours, les entrées  à l'hôpital diminuent.

L'espoir renaît. 

Je veux ce soir vous remercier. 

 

Étions-nous préparés à cette crise ?

Pas assez, mais nous avons fait face.

Nous avons  dû prendre des décisions difficiles,

avec peu d’informations  sur  le  virus,  

car il était inconnu et encore plein de mystères. 

 

Comme dans tous les pays du monde,

nous avons manqué de blouses, de gants, de gel hydro alcoolique,

nous avons manqué de masques pour les soignants. 

Mais nous nous sommes organisés  pour commander

le matériel nécessaire.

 

Des  entreprises  françaises  se  sont  mises  à  fabriquer  ce  matériel.

Dans  3 semaines, nous aurons plus de masques pour nos soignants.

Nous aurons fabriqué 10 000 respirateurs, si précieux en réanimation.

Mais  c'est  vrai,  c'est  trop  lent,  nous  n'étions  pas  bien  organisés. 

Nous  en  tirerons  les  leçons.

 

Il y a eu aussi des réussites :

  • le nombre de lits en réanimation doublé,   
  • la coopération  entre l'hôpital, les cliniques  et  les médecins de ville, 
  • le transfert de patients vers des régions et  des  pays  moins touchés,   
  • l'enseignement à distance,
  • l'organisation de la solidarité,   
  • la  possibilité  de  s'alimenter  sans rupture,
  • le  retour  des  Français  qui  étaient  partis  à  l'étranger,    
  • le soutien aux Français de l'étranger. 

Beaucoup de solutions ont été trouvées, ce sont des forces pour le futur. 

 

Mes chers compatriotes, voici ce qui nous attend pour les prochaines semaines et les prochains mois. 

Dans le Grand Est comme en Ile de France, les hôpitaux sont pleins.

L'épidémie n'est pas encore maîtrisée. 

Nous devons donc poursuivre nos efforts et continuer d'appliquer les règles.

Plus elles seront respectées, plus nous sauveront de vies. 

 

Le confinement doit  se poursuivre jusqu'au lundi 11 mai.

 

C'est la condition pour ralentir le virus, avoir  assez  de  places  dans  les  hôpitaux

et permettre à nos soignants de se reposer.

Le lundi 11 mai  nous  pourrons  sortir  si nous continuons d'être responsables,

de respecter les règles et  si l'épidémie  a continué à ralentir. 

 

Durant les 4  prochaines semaines, les règles  devront continuer d'être respectées.

Pour notre vie quotidienne, il faut continuer  à appliquer  les « gestes barrières » :

nous tenir à distance et nous laver les mains.

 

Tous ceux qui ont une maladie chronique ou grave  peuvent consulter leur médecin.

Car  d'autres  maladies  sont  aussi  dangereuses  que  le  virus.

 

Je souhaite aussi que les hôpitaux et les maisons de retraite puissent permettre

la visite des  proches aux malades en fin de vie, afin de pouvoir leur dire adieu. 

 

Durant cette phase de confinement, le pays continue à vivre, heureusement.

Certaines activités sont interdites.

Mais quand la sécurité des travailleurs est  garantie, ils doivent pouvoir travailler. 

 

Pour  tous  ceux  qui  ne  peuvent  pas  gagner  d'argent,  les  aides  continuent.

Les artisans, les commerçants, les professions libérales et les entrepreneurs,

sont angoissés : les charges à payer, les traites, les loyers, les emprunts.

Pour eux,  les aides vont augmenter.

Je souhaite que les banques décalent les  remboursements  des  crédits,

les assurances doivent aussi aider.

 

Rapidement, un plan d’aide sera mis en œuvre pour les personnes qui travaillent

dans le tourisme, les hôtels, les restaurants, les spectacles, les cinémas, etc  ...

 

Pour les plus fragiles et les plus pauvres, ces semaines sont  très difficiles.

Je veux remercier les maires, les élus locaux, les associations qui se sont fortement

mobilisés avec le Gouvernement.

 

Et j'ai demandé de verser rapidement une aide  aux familles les plus pauvres avec des enfants.

Des étudiants pauvres vivants  loin de leurs familles seront aussi aidés. 

 

Le 11 mai prochain, mes chers compatriotes, sera donc le début

d'une nouvelle étape, avec des règles adaptées. 

Notre  objectif  restera  la santé de tous les Français. 

 

A partir du 11 mai, nous rouvrirons  peu à peu  

les crèches, les écoles,  les collèges et les lycées. 

C'est une priorité.

Des enfants  sont privés d'école  et ne peuvent  pas être aidés par leurs parents.

C'est pourquoi nos enfants doivent pouvoir retrouver le chemin des classes.

Il faudra  là aussi des règles particulières :

organiser différemment le temps et l'espace,

bien protéger nos enseignants et nos enfants,

avec le matériel nécessaire. 

 

Pour les étudiants des universités, les cours  reprendront après l’été.

Le Gouvernement précisera la bonne organisation pour les examens et les concours. 

 

Le 11 mai, il faudra  retourner travailler, redémarrer notre industrie,

nos commerces et nos services.

Le Gouvernement préparera ces réouvertures avec les syndicats

pour protéger les salariés au travail. C'est la priorité. 

 

Les lieux rassemblant du public, restaurants, cafés et hôtels, cinémas,

théâtres, salles de spectacles, musées, etc... resteront fermés.

Les grands festivals et événements avec un public nombreux

ne pourront pas se tenir avant mi-juillet.

La situation sera évaluée chaque semaine, pour adapter et décider. 

 

Nous demanderons aux personnes les plus fragiles, aux personnes âgées,

ou handicapées, ou malades, de rester chez elles même après le 11 mai.

Je sais que c'est difficile. Mais c'est pour vous protéger.
 


Nous aurons à partir du 11 mai une organisation nouvelle.

Des tests pour savoir  si  on  a  attrapé  le  virus  seront  utilisés.

Nous allons augmenter le nombre de tests  chaque jour.

Ces tests  seront d'abord pratiqués sur nos aînés, nos soignants et les plus fragiles.

Tous les laboratoires seront mobilisés. 

Nous n'allons pas tester toutes les Françaises et tous les Français,

mais toute personne présentant des symptômes. 

Les personnes ayant le virus pourront ainsi être isolées et suivies par un médecin. 

 

Une application numérique  permettra peut-être de savoir

si on s'est trouvé en contact avec une personne contaminée.

Le Gouvernement va y travailler.

Je souhaite qu'avant le 11 mai,  les  députés  et  les  sénateurs   

réfléchissent  pour ne pas  affaiblir notre démocratie, ni nos libertés.
 


Nos frontières avec les pays non-européens resteront fermées. 

Nous déploierons ensuite tous les moyens nécessaires à la protection de la population.

 

A partir du 11 mai l'Etat et les maires devront aider chaque Français à avoir un masque.

Dans certaines situations, comme dans les transports en commun,  

il  faudra  porter  un  masque.

 

Le Gouvernement présentera d'ici 15 jours, le plan de l'après 11 mai

et les détails d'organisation de notre vie quotidienne. 

Des  informations  seront  données  régulièrement.

 

Alors quand est-ce-que  tout  cela  sera  fini ?

Quand pourrons-nous vivre comme avant ?

J'aimerais pouvoir répondre. 

Mais ce  n'est  pas  encore  possible.
 


Aujourd'hui,  très peu de Français ont contracté le Covid-19.

Pour  que  vaincre  ce virus,  il  faut  que  de  nombreuses  personnes  l'aient  attrapé, 

et  aient  guéri. Ce n'est  pas le cas.

Il  faudra  donc  des  vaccins.

Tout les chercheurs y travaillent.  Mais il faudra plusieurs mois.

La  France  financera la recherche avec  d'autres  pays. 

 

Il  faudra  aussi  des traitements.

Nous y travaillons depuis le premier jour.

Notre pays a engagé des essais.

J'ai tenu moi-même à comprendre, à m'assurer que tout était essayé

dans les meilleurs délais et avec rigueur.

Il ne faut pas  donner un traitement  si on n'est pas sûr du résultat.

Nos médecins, nos chercheurs travaillent beaucoup.

 

Voilà, ce soir je partage avec vous ce que nous savons et ce que nous ne savons pas.

Nous finirons par l'emporter mais nous aurons plusieurs mois à vivre avec le virus.

Il nous faut aujourd'hui décider et agir en  faisant  très  attention.

En Asie, où le virus semblait avoir été vaincu, il revient dans de nombreux pays.

Il nous faut donc procéder avec calme et courage. 

 

Mais ce que je sais, mes chers compatriotes,

c'est que notre Nation se tient debout, solidaire, dans un but commun. 

 

On disait que nous étions un peuple indiscipliné,

et voilà que nous respectons des règles très  dures. 

 

Nous voilà tous solidaires, fraternels, unis.

Citoyens d'un pays qui débat, qui discute, qui continue de vivre sa vie démocratique,

mais un  pays  qui reste uni.

Et je veux ce soir partager avec vous, au cœur de l'épreuve, cette fierté. 

La France est bien là, vivante et créatrice.

Et cela doit nous remplir d'espoir. 

 

Durant les semaines à venir, le Gouvernement, le Parlement,

notre administration, avec nos maires et nos élus locaux,

auront à préparer la suite.

Je  veux demander à l'Europe  plus d'unité et de solidarité.  

Nous devons aussi savoir aider nos voisins d'Afrique à lutter contre le virus,

à les aider aussi sur le plan économique en annulant leurs dettes. 

Oui, nous ne gagnerons jamais seuls.

 

Parce qu'aujourd'hui, à Bergame, Madrid, Bruxelles, Londres, Pékin,

New York, Alger ou Dakar, nous pleurons les morts d'un même virus.

Alors  nous devons  bâtir des solidarités et des coopérations nouvelles.

 

Il faudra aussi, dans les prochaines semaines,  préparer la  vie d'après. 

Il nous faudra rebâtir notre économie plus forte afin de produire

et redonner plein espoir à nos salariés, nos entrepreneurs, garder notre indépendance financière. 

Il nous faudra  reconstruire  l'agriculture,  la  santé,  l'industrie,  la  sécurité.

 

Il  nous faudra  investir  et  travailler pour notre santé, notre recherche, nos aînés, etc... 

 

Il nous faudra nous rappeler aussi que notre pays, aujourd'hui,

tient tout entier sur des femmes et des hommes  souvent  mal  payés.

 

Il  nous  faudra  réfléchir  à une  société  qui  donne  plus  de  temps, 

qui  pollue  moins,  qui  se  prépare  mieux  pour  faire  face  aux  crises.

 

Je reviendrai donc vers vous pour parler de cette  vie d'après.

Le moment que nous vivons est un  bouleversement.

Il nous rappelle que nous sommes fragiles, nous l'avions oublié.

Nous  allons  devoir  changer – et moi le premier. 

Il y a dans cette crise une chance :

nous ressouder et prouver notre humanité, bâtir un autre projet.

Un projet français, une raison de vivre ensemble profonde. 

 

Mes chers compatriotes, nous aurons des jours meilleurs

et nous retrouverons les Jours Heureux. J'en ai la conviction. 

Notre solidarité, notre confiance, notre volonté qui nous permettent de tenir,  

nous aideront à bâtir l'avenir.

 

Alors prenez soin de vous, prenons soin les uns des autres

Nous tiendrons. 


Vive la République. 
Vive la France

 

 

 

 

 

 

 



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