Protima gagne 80 euros par mois
pour trier nos vieux vêtements.
Article de France Info, d'après une émission "Envoyé Spécial" sur France 2
>>>>>>>>> à lire ici >>>>>
Elle travaille dans une usine de tri de vêtements à Kandla, dans l'Ouest de l'Inde.
Le port de Kandla, dans l'ouest du pays, reçoit des montagnes de conteneurs
pleins de vêtements usagés.
Ces vêtements viennent d'Europe, d'Amérique,...
Ce sont ceux que nous mettons dans les Recup'Vêtements.
Ils arrivent ici seulement pour être triés, et repartent ensuite aux quatre coins du monde...
40 tonnes, soit 40 000 kilos arrivent chaque jour.
L'immense usine fait travailler 450 employés pour trier à la main ces habits usés.
Les ouvrières se tiennent devant un tapis roulant, il faut faire vite.
A 37 ans, Protima a passé la moitié de sa vie
derrière un tapis roulant.
Cela fait déjà une vingtaine d'années qu'elle travaille ici.
Elle gagne environ 4 € par jour.
Elle se réjouit que les Occidentaux jettent leurs vêtements, car cela lui donne du travail…
Les Occidentaux sont les personnes qui vivent dans les pays riches
d'Europe et d'Amérique du Nord.
Elle doit ramasser les pantalons et les chemises de nuit qui passent sur le tapis roulant ;
face à elle, sa collègue s'occupe des tee-shirts et des shorts.
Un travail monotone et fatigant, sous une chaleur étouffante malgré les ventilateurs.
"A force de rester huit heures debout, confie Protima, mes pieds sont gonflés.
Parfois, je dois même m'arrêter de travailler car j'ai trop mal aux pieds !"
A la pause de 13 heures, les ouvrières n'ont que 25 minutes pour déjeuner,
au milieu des vêtements usagés qui servent de tapis.
Enfin, la sirène du soir retentit.
A la fin de sa journée de travail, le journaliste d' "Envoyé spécial" a suivi la jeune femme jusqu'à son village,
Protima prend place dans le touk-touk, soulagée de pouvoir enfin s'asseoir,
pour un trajet de 30 minutes.
Le touk-touk est un petit taxi dans les pays d'Asie.
Protima aurait bien besoin de se reposer, mais elle n'a pas droit aux congés payés.
Pour trier nos vieux vêtements, elle touche un salaire mensuel de 80 euros
qui ne suffit pas pour vivre.
Heureusement, son mari, lui aussi ouvrier dans une usine, gagne environ 200 euros par mois.
De quoi permettre à la famille de s'en sortir, tout juste.
La journée, elle trie nos vêtements ;
le soir, elle lave ceux de sa famille, à la main.
Avec ses deux enfants, le couple vit dans une petite pièce louée 40 euros par mois.
Un lit, une petite gazinière, quelques habits suspendus à un fil…
Ici, on mange par terre, puis on dort au même endroit, après avoir passé la serpillière.
Après huit heures de travail, une deuxième journée attend Protima :
la vaisselle, la lessive, la toilette des enfants, le ménage, la cuisine.
"Je n'arrête jamais. Tant que je suis en vie, je travaille."
Face à la caméra, Protima sourit, mais cette vie difficile lui pèse :
"Je ne sais pas quoi faire, soupire-t-elle. Mes parents étaient très pauvres.
Je me suis mariée par amour, et lui aussi était très pauvre.
Donc il faut travailler pour manger."
Elle finit par confier son désespoir :
"Parfois je pense à mourir. Combien de sacrifices dois-je encore faire ?
J'étais très jeune quand j'ai commencé à travailler. Mon corps ne suit plus."
Extrait de "Very bad fripes ?", un reportage à voir dans "Envoyé spécial(Nouvelle fenêtre)" le 21 novembre 2024.
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