catégorie: Des gens
La vie de Protima, en Inde
La vie de Protima, en Inde
Publié le 23/11/2024

Protima  gagne  80 euros par mois 

pour trier nos vieux vêtements.

Article de France Info, d'après une émission "Envoyé Spécial" sur France 2

>>>>>>>>> à lire ici >>>>>

 

Elle  travaille dans une usine de tri de vêtements  à Kandla,  dans  l'Ouest  de  l'Inde.

 

 

Le port de Kandla,  dans l'ouest du pays,  reçoit des montagnes de conteneurs 

pleins de vêtements usagés.

Ces vêtements  viennent  d'Europe,  d'Amérique,...

Ce sont  ceux  que nous  mettons  dans  les  Recup'Vêtements.

Ils arrivent ici  seulement pour être triés, et repartent ensuite  aux quatre coins du monde...

40  tonnes,  soit  40 000  kilos  arrivent  chaque jour.

 

L'immense usine   fait travailler 450 employés pour trier  à la main  ces habits usés.

Les ouvrières  se tiennent  devant un tapis roulant,  il faut faire  vite.

 

 

 

A 37 ans, Protima a passé la moitié de sa vie

derrière un tapis roulant.

Cela fait déjà une vingtaine d'années  qu'elle travaille ici.

Elle gagne  environ  4 €  par jour.

Elle se réjouit que les Occidentaux  jettent leurs vêtements, car cela lui donne du travail…

Les Occidentaux  sont les personnes  qui vivent  dans  les  pays riches

d'Europe  et  d'Amérique du Nord.

 

Elle  doit  ramasser les pantalons et les chemises de nuit  qui  passent sur le tapis roulant ;

face à elle, sa collègue s'occupe des tee-shirts et des shorts. 

Un travail  monotone  et  fatigant, sous une chaleur étouffante malgré les ventilateurs.

"A force de rester huit heures debout, confie Protima, mes pieds sont gonflés.

Parfois, je dois même m'arrêter de travailler car j'ai trop mal aux pieds !"

A la pause de 13 heures, les ouvrières n'ont que 25 minutes pour déjeuner,

au milieu des vêtements usagés qui servent de tapis.

Enfin, la sirène du soir retentit.

A la fin de sa journée de travail,  le journaliste  d' "Envoyé spécial" a suivi la jeune femme jusqu'à son village,

Protima prend place dans le touk-touk, soulagée de pouvoir enfin s'asseoir, 

pour un trajet  de  30 minutes.

Le touk-touk  est un  petit taxi  dans les pays d'Asie.

 

Protima  aurait bien besoin  de se reposer, mais elle n'a pas droit aux congés payés.

Pour trier nos vieux vêtements, elle touche un salaire mensuel de 80 euros

qui ne suffit pas pour vivre.

Heureusement, son mari, lui aussi ouvrier dans une usine, gagne  environ 200 euros par mois.

De quoi permettre à la famille de s'en sortir, tout juste.

 

La journée, elle trie nos vêtements ;

le soir, elle lave ceux de sa famille, à la main.

 

Avec ses deux enfants, le couple vit dans une petite pièce louée 40 euros par mois.

Un lit, une petite gazinière, quelques habits  suspendus à un fil…

Ici, on mange par terre, puis on dort au même endroit,  après avoir passé la serpillière.

Après huit heures de travail, une deuxième journée attend Protima :

la vaisselle, la lessive, la toilette des enfants, le ménage, la cuisine.

"Je n'arrête jamais. Tant que je suis en vie, je travaille."

Face à la caméra, Protima sourit, mais cette vie difficile  lui pèse :

"Je ne sais pas quoi faire, soupire-t-elle.  Mes parents étaient très pauvres.

Je me suis mariée par amour, et lui aussi était très pauvre.

Donc il faut travailler pour manger."

Elle finit par confier son désespoir :

"Parfois je pense à mourir. Combien de sacrifices dois-je encore faire ?

J'étais très jeune  quand j'ai commencé à travailler.  Mon corps ne suit plus."

 

 

Extrait de "Very bad fripes ?", un reportage à voir dans "Envoyé spécial(Nouvelle fenêtre)" le 21 novembre 2024.



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