Robert Badinter est né le 30 mars 1928 à Paris,
il est mort le 9 février 2024, à l'âge de 96 ans.
C'était un grand avocat, très célèbre.
Quand il était Ministre de la Justice (on dit Garde des Sceaux),
il a aboli la peine de mort en 1981 avec François Mitterrand, le Président.
abolir : abandonner, faire disparaître, terminer....
C'est l'abolition.
Robert Badinter est né dans une famille juive.
Ses parents venaient d'Europe de l'Est,
et sont devenus Français en 1928.
Son père est mort pendant la Seconde Guerre mondiale,
dans un camp de la mort en Pologne, en 1943.
Sa grand-mère et son oncle sont aussi déportés et tués par les Nazis.
La mère de Robert et de Claude, son frère,
les emmène se cacher en Savoie, avec de faux papiers.
Après la guerre, Robert Badinter étudie le droit pour devenir avocat.
Il devient aussi enseignant et donne des cours de droit dans les Universités.
En 1966, il épouse Elisabeth, ils ont ensemble 3 enfants.
Elisabeth Badinter est une écrivaine féministe célèbre.
Durant toute sa carrière d'avocat, Badinter défend de grands criminels :
il essaie de leur éviter la peine de mort.
Il demande plutôt une peine de prison à perpétuité (pour toute la vie).
Il ne gagne pas toujours.
En France, les condamnés à mort étaient guillotinés (tête coupée).
Lorsque François Mitterrand, socialiste, devient Président de la République
en 1981, Badinter est nommé Ministre de la Justice.
Le Président Mitterrand lui confie un de ses grands projets :
faire voter une loi pour abolir la peine de mort.
Ce n'est pas facile car la majorité des Français est pour la peine de mort :
beaucoup pensent encore que c'est nécessaire pour la sécurité.
Le 17 septembre 1981, Robert Badinter fait un grand discours
à l'Assemblée Nationale, devant les députés.
Il veut les convaincre de voter pour l'abolition de la peine de mort.
Dans son discours, il dit que d'autres pays (Royaume-Uni, Italie, Portugal...)
ont déjà aboli la peine de mort.
Ce discours est devenu célèbre, il a marqué l'Histoire de France.
Robert Badinter a dit :
La France est grande.
Elle a été la première en Europe à abolir la torture.
La France a été parmi les premiers pays du monde à abolir l'esclavage.
Mais c'est l'un des derniers pays, à abolir la peine de mort.
La peine de mort n'apporte pas plus de sécurité.
Les criminels n'ont pas peur de la mort.
L'Etat, dans un pays de libertés, n'a pas le droit de prendre la vie.
Ce sont les dictatures qui pratiquent la peine de mort, qui tuent.
Grâce à vous, la justice française ne sera plus une justice qui tue.
Le lendemain, le vote a lieu : à une majorité de 80%, la loi est validée.
Le 30 septembre 1981, les Sénateurs votent aussi pour l'abolition.
Depuis, la justice française n'a plus prononcé de condamnation à mort,
c'est interdit, et c'est aussi inscrit dans la Constitution.
Robert Badinter a aussi permis d'améliorer les droits des victimes,
des homosexuels, des personnes immigrées.
Il a siégé au Conseil Constitutionnel puis est devenu Sénateur socialiste
en 1995, et réélu en 2004, jusqu'en 2011.
Il a de nombreuses responsabilités en France et en Europe.
Il donne des conseils pour les juristes,
il écrit des livres, par exemple "Idiss", sur la vie de sa grand-mère.
Le 9 octobre 2021, il fait un discours avec le Président Macron
pour célébrer les 40 ans de sa loi d'abolition de la peine de mort.
Après sa mort le 9 février, un hommage national lui a été rendu
par Emmanuel Macron, auprès de son épouse Elisabeth Badinter,
place Vendôme, devant le Ministère de la Justice.
Sur un grand écran, on a pu voir la vie et les engagements de Robert Badinter.
Puis la foule a applaudi longuement.
Robert Badinter est enterré au cimetière de Bagneux.
Le président Macron a dit que Badinter entrera au Panthéon.
C’est un monument de Paris où sont enterrés de grands personnages
ayant marqué l’Histoire de France, comme Victor Hugo, Jean Jaurès,
ou Pierre et Marie Curie, Simone Veil, ...
l'Abbé Pierre
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